Dur, dur, d’être blogueuse !

Article : Dur, dur, d’être blogueuse !
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13 mai 2017

Dur, dur, d’être blogueuse !

Ça fait officiellement deux semaines et deux jours que Mondoblog m’a annoncé que j’avais été sélectionnée pour participer à Mondoblog RFI 2017. A la lecture des résultats sur ma boîte mail, j’étais tout simplement incapable de rester en place. Puis j’ai fini par crier comme une malade mentale devant mon ordinateur.

J’ai annoncé la nouvelle à mes parents et à quelques proches qui étaient évidemment ravis. Puis je l’ai annoncé à des gens « moins proches » qui ne savaient pas trop quoi dire et qui, sûrement, ne trouvent aucun intérêt à la chose.

Le problème dans ces genres de compétition, ce n’est pas la sélection. C’est quand tu es sélectionnée. C’est le fait de continuer qui devient vraiment difficile parce que les gens, à Madagascar, et dans la plupart des pays aussi, ils voient les blogueurs comme des « espèces endémiques ».

La première question est souvent « tu fais quoi dedans ? », suivie de « de quoi tu vas parler ? », et enfin de « tu vas vraiment parler de ça ? »

Je suis blogueuse depuis maintenant deux ans. J’ai créé un blog au début de l’année 2016, qui a commencé par une page Facebook. A l’époque déjà, on me disait que j’étais quelqu’un qui n’avait rien de mieux à faire dans ma vie.

Quand je dis que ça me passionne, les gens ne comprennent pas vraiment. Ceux qui ont vu Tiasy ont d’ailleurs dit « Encore un blog ? Mais t’en as pas marre ? » -Euh… Non, pas vraiment, non !

Je n’en ai pas marre d’écrire sur mon blog parce que c‘est avant tout une passion : l’écriture est une passion. Mais également le blogging et le multimédia. C’est un peu comme avoir son propre livre mais en version numérique.

Puis entendre les critiques des gens sur ce qu’on écrit, comme tout personnage public… Puis ça ne paie pas. Oui, et alors ?

C’est un métier pas comme les autres. Et ce n’est pas aussi facile qu’on ne le pense. Y a les neurones qui travaillent. Tu paies la connexion, l’électricité… Puis y en a qui vivent de ça dans des pays développés. C’est une profession qui a sa place dans le monde aujourd’hui.

Il y a des gens qui te considèrent comme une folle. Ce serait mieux d’écrire dans un journal, disent-ils.

En fait, non. Faut que les gens le sachent, notamment les malagasy. Un journal n’est pas pratique quand on a envie de parler de choses-tabous, de véhiculer nos idées ou de dénoncer ce que l’on vit vraiment au quotidien dans des moments pas terribles de la vie des Malagasy. De plus, « liberté de presse », à Dago (on appelle Madagascar comme ça ici), c’est critiquer ou ne pas critiquer quand ça arrange, et sur un ton plus ou moins subjectif. C’est se faire emprisonner parce que vous avez une grande gueule, et ça même si vous êtes un simple citoyen.

Heureusement, il n’y a pas encore de « code du blog » à Madagascar. Parce qu’il y a un « code de la Communication », et il est sévère hein. Les journalistes et les utilisateurs des réseaux sociaux sont concernés… Les blogueurs aussi ?… C’est un peu flou, hein. Quelqu’un pourrait me renseigner sur ça ? 😀

Allez, bonne fin de semaine !

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Commentaires

Cedric
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Le journalisme de ce pays a plus que jamais besoin d'un nouveau souffle.. Place a la nouvelle generation!

tiasyraconte
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Merci beaucoup Cedric! :)

Garens Jean-Louis
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J'ai pris plaisir à lire votre billet. Eh oui ! Être selectionné c'est bien. La galère c'est de continuer...

tiasyraconte
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Eh oui! Merci! :)

saveoursmile
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a ma connaissance, un blogueur n'a pas de statut particulier à Madagascar ...

tiasyraconte
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merci! :)