Top 5 des réponses les plus fréquentes quand on fait une interview à Madagascar

Article : Top 5 des réponses les plus fréquentes quand on fait une interview à Madagascar
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3 avril 2018

Top 5 des réponses les plus fréquentes quand on fait une interview à Madagascar

Savoir mener une interview fait partie du travail de journaliste. Bien que cette tâche paraisse simple de prime abord, c’est en réalité une tâche assez difficile. Une interview peut aussi parfois s’avérer tout simplement barbante et même franchement pas motivante… Surtout quand on fait une interview à Madagascar (oops!) Pourquoi ? Eh bien parce que les personnes qui répondent à nos questions peuvent afficher une froideur qui nous glace, ou une certaine réserve, et parfois même une totale indifférence… Pas facile de mener une interview dans ces conditions ! Depuis quelques mois que j’observe attentivement les réactions des malgaches, je suis arrivée à établir la liste des 5 réponses les plus fréquentes que les journalistes reçoivent suite à leurs questions. Attention, voici donc la liste exhaustive des réponses données aux journalistes à Madagascar ! (Et non, je ne vise personne !)

interview à Madagascar
Les interviews sont parfois difficiles à gérer.
cc: Pixabay

Top 5 des réponses les plus fréquentes données lors d’une interview à Madagascar

(Remarquez que cet article est rédigé dans un ordre décroissant).

5) La réponse « moment opportun » : Cette réponse vient en cinquième position. C’est la cinquième réponse la plus probable qu’un journaliste malagasy obtiendra s’il interviewe une personne moyennement bavarde. Si on fait cinq à sept interviews par jour en moyenne, on est sûr d’entendre ce type de réponse au moins une fois dans la semaine ! Celle-ci est souvent donnée par un officiel à une conférence de presse, en général au moment où l’on commence à lui poser des questions précises sur un sujet en particulier plutôt que sur le thème de la conférence.

« Euh… Ce n’est pas le sujet du jour. Veuillez me poser cette question un autre jour, quand le moment sera plus opportun ! »

C’est la réponse que vous aurez dans 80% des cas (estimations personnelles), et vous aurez moins de 10% de chance d’identifier ce fameux « moment opportun » dont il ou elle parle tant !

4) L’ignorance : Cette réponse vient en quatrième position. Sur 5 questions posées, une au moins des questions aura pour réponse un « je n’en sais rien, je ne sais vraiment rien sur ce sujet  ». Celle-ci est en général donnée quand une personne n’a pas le droit de divulguer l’information recherchée ou tout simplement lorsqu’elle n’est pas en mesure de le faire. Mais parfois, cette réponse est une bonne excuse pour les  officiels, cela leur permet d’échapper aux questions des journalistes qui ne leur plaisent pas.

interview à Madagascar
La presse à Madagascar, une presse qui se bat pour la liberté.
cc: Tiasy

3) Le refus : « Je ne peux pas répondre à cette question, je suis désolé(e) ». Cette réponse vient en troisième position. Sa fréquence, la probabilité qu’un ou une journaliste la reçoive, et les raisons pour lesquelles l’interviewé(e) la donne, sont exactement similaires à celles du cas n°4.

2) La réponse du donneur de leçons : Ah celle-là je l’adore ! Sur des milliers de personnes interviewées, il faut bien qu’à un moment donné, le ou la  journaliste tombe sur un donneur de leçons. Portrait type de l’interviewé(e) donneur de leçon : souvent en costume-cravate ou tirée sur quatre-épingles, souvent assez corpulent(e), souvent des lunettes, souvent dans la cinquantaine… Dès que vous commencez à parler il ou elle vous scrute scrupuleusement, regard perçant derrière leur lunette, et il/elle attend que vous finissiez votre question pour vous répondre directement par  :

 « Ce n’est pas la question que vous devriez poser. En tant que journaliste, vous devriez plutôt… / Vous devriez savoir que … »

Une réponse suivie d’une longue leçon de morale et d’un cours interminable sur le respect de l’éthique et de la déontologie du journalisme. Ce genre de personne, le journaliste la rencontre au moins une fois par an.

1) L’incompréhension : souvent, la première réponse donnée par les interviewés est « je suis désolé(e), je ne comprends pas votre question ». Réelle ou feinte, cette incompréhension nuit évidemment à l’interview. Heureusement, il suffit de reprendre la question et de la poser autrement pour continuer l’entretien. Mais, si cette incompréhension est feinte, la réponse donnée par l’interlocuteur à la question suivante sera probablement l’une des quatre réponses énumérées ci-dessus.

Eh oui… pour éviter certaines questions, les personnes interviewées peuvent trouver toutes sortes d’excuses ! Mais heureusement les bons journalistes sont rodés à ce genre de situations et ils ont appris à déjouer ces pièges afin de pouvoir faire correctement leur métier ! Cela fait du travail de journaliste un métier intéressant, plein d’obstacles (petits ou grands) et plein de surprises !

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Commentaires

Ianjatiana
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:D tu as oublié le fameux "misaotra anao nametraka ny fanontaniana" ! hahahahahaha!

tiasyraconte
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C'est plutôt une expression qui précède une réponse. Une des cinq citées ci-dessus pour faire genre "plus poli"!mdr

Garens Jean-Louis
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Moi qui suis intéressé par les questions d'interview. J'ai vite voulu jeter un œil aux réponses pour savoir si c'est partout pareil. Eh oui. En tout cas, merci de partager ces observations avec nous.
...

tiasyraconte
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Donc partout c'est pareil? :o mais derien! :)