À l’association Feoko, je découvre les petites pousses de Felana Maitso

Article : À l’association Feoko, je découvre les petites pousses de Felana Maitso
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22 juillet 2021

À l’association Feoko, je découvre les petites pousses de Felana Maitso

Depuis toute petite, j’éprouve un pincement au cœur quand je vois des enfants en situation de précarité ou de handicap. Que ce soit dans les rues, dans les églises, dans les orphelinats et autres centres dédiés aux enfants se trouvant en difficulté, j’ai facilement la larme à l’œil. C’est une des raisons pour laquelle j’ai arrêté le bénévolat, les associations, le journalisme social aussi… Ces enfants reflètent trop la pauvreté, la vulnérabilité, la violence de la vie, mais aussi la méchanceté de l’homme… Mais, sous un autre angle, on peut aussi voir l’humanité, la beauté humaine, la simplicité de la vie, le bonheur dans son plus simple état, à travers ces enfants. Et c’est ce que j’ai vu, chez les petites pousses du centre Felana Maitso, dimanche dernier.

Le bonheur dans son plus simple appareil

J’aime écrire sur les personnes qui sourient, qui croquent la vie à pleines dents, qui savourent leur bonheur, qui donnent de l’importance à l’instant présent. Je pourrai faire ça toute ma vie. Cela m’inspire et me motive à vivre, à continuer ce que je fais chaque jour, à aller à Itaosy, un des quartiers que je déteste le plus à Antananarivo, la Capitale de Madagascar, haha !

Oui, ceci est très important car, pour la première fois de ma vie, je suis allée à Itaosy Ambohimamory, un village – si on peut appeler ça un village – situé dans la partie ouest de la grande ville d’Antananarivo. Je connaissais Itaosy Hopitaly, Itaosy Cité, mais pas celui-là, non ! C’est une première ! Pour y aller, on prend le bus 133 à Ambodifilao, qui va à Itaosy Ambohimamory. Heureusement, c’était un dimanche, donc pas trop d’embouteillages.

En fait, j’avais été invitée par l’association Feoko pour couvrir le gala de charité de Felana Maitso, un centre qui prend en charge les enfants en situation de précarité. C’est ainsi que j’ai pu voir 24 merveilleuses petites personnes – elles étaient vraiment petites, genre plus petites que moi – danser, faire du théâtre, ou encore du slam.

Très timides, mais avec un sourire au visage que je ne saurais décrire, montrant à quel point ils étaient heureux de montrer le fruit de leur apprentissage depuis le mois de décembre dernier, guidés par les formateurs de l’association Feoko, initiatrice de ce programme d’accompagnement des enfants au sein de Felana Maitso. Un bonheur à l’état pur, dans le plus simples appareil, affiché par ces enfants qui ne demandent en fait qu’à pouvoir apprendre, jouer et bénéficier des plus simples plaisirs de la vie : manger, dormir, et s’amuser.

En effet, chez Felana Maitso, ce n’est pas toujours rose, comme l’a expliqué Ranivoharizaka Tiana Lalao Patricia, assistante sociale au sein de centre, notamment pendant la période des vacances, c’est-à-dire du mois de juillet au mois de septembre.

« Ils n’ont pas grand-chose à faire durant les grandes vacances. Ils ne demandent pas grand-chose. Juste pouvoir s’amuser et jouer. Bien sûr, ils jouent entre eux, mais comme tous les enfants, parfois, ils ont envie d’autres choses. Ce genre d’activités est exactement ce qu’il leur faut »,

L’assistante sociale

En effet, les formateurs de l’association Feoko ont animé le centre à travers cinq activités : de la danse, du slam, du théâtre, de la photographie et de l’art plastique.

Chaque enfant a choisi son activité par lui-même, en fonction de leur envie et de leur rêve. Malgré une situation précaire ou un handicap, l’absence de parents et parfois de famille, ces enfants ont en effet des rêves. Certains veulent devenir docteur, d’autres président de la République, et d’autres : manager d’un centre pour enfants, comme la fondatrice de celle-ci : Neny Olga. Très motivés, ils ont donné leur maximum lors du gala où chaque activité a vu ses différents participants prendre part au show final.

« Ils étaient chaud, notamment Vendredi. Mais aujourd’hui, ils étaient plutôt timides, mais ont donné de leur mieux »,

Raminoarisedra Ny Manoa Kasia, Vice-Président de l’association Feoko, co-fondateur et formateur en slam.

Je peux en témoigner car en effet, quand le formateur criait « Chô chô chô ! », ils répondaient tous en chœur « Chô ! », à en casser les vitres de la maison, avec un sourire qui irradiait leur visage. Et hypersensible comme je suis, ça m’a donné envie de pleurer.

Felana Maitso, un centre né d’une volonté d’aider

Je n’ai pas eu le privilège de rencontrer Neny Olga, la fondatrice du centre Felana Maitso, malheureusement. Toutefois, je peux d’ores et déjà dire que c’est une femme qui avait, et qui a, une forte volonté d’aider.

En effet, le centre existe depuis 1990, et ne reçoit de financement d’aucun bailleur de fonds jusqu’à présent. Pour survivre, Neny Olga et le personnel font du porte-à-porte. Une des raisons pour laquelle l’association Feoko a aussi choisi de venir en aide à ce centre qui héberge 70 enfants, dont des nouveau-nés, des filles-mères, des autistes…

Je crois que je ne pourrai pas être plus reconnaissante envers la fondatrice, qui mérite une médaille, il faut le dire, mais aussi beaucoup de soutien et de support. Elle est forte, et elle mérite un peu plus que de simples éloges, comme je le fais maintenant. Donc je mets quand même ici en lien la page Facebook, pour vous qui souhaitiez contribuer au sourire de ces jeunes pousses du centre.

A propos de l’association Feoko

Enfin, en ce qui concerne l’association Feoko, je les connais depuis leur création, c’est-à-dire en Novembre 2020. J’ai eu le privilège de rencontrer le Vice-Président, Raminoarisedra Ny Manoa Kasia alias le slameur Feu Follet, l’an dernier. Quant à Miharitiana Andriamitantsoa, alias l’influenceur Enjana, Président et co-fondateur de l’association, on collabore depuis des années sur différents projets professionnels.

L’association Feoko lutte contre le harcèlement et la discrimination. Ils proposent différentes activités dont la slamothérapie, le théâtre, le développement personnel, la photothérapie, la musicothérapie, la dansothérapie, une cellule d’écoute et de sensibilisation. L’association compte actuellement plus de 100 membres. Elle a commencé à travailler avec le centre Felana Maitso depuis décembre 2020.

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