tiasyraconte

La « possible » dépénalisation de l’avortement à Madagascar bouleverse la bienséance

« Dépénaliser l’avortement à Madagascar ? Non mais vous êtes fou ?… Comment peut-on même y penser ? » C’est la première réponse que l’on pourra lire dans les commentaires sur les réseaux sociaux, que l’on entendra dans toute conversation publique, que l’on recevra de nos parents et grands-parents… Et pourtant, les murmures se font nombreux depuis quelque temps maintenant… Et oui, la société malagasy évolue. Des individus, femmes et hommes, souhaitent la dépénalisation de l’avortement.

7,69% des décès maternels dus à l’avortement

A Madagascar, comme dans beaucoup de pays d’Afrique, l’avortement et tout ce qui concerne la santé sexuelle et la sexualité en elle-même, demeure un sujet tabou. En parler est encore très difficile et les gens qui osent en parler brisent littéralement les règles de la société, très conservatrice en matière de sexualité. Pourtant, il faudra bien briser les règles, car la société évolue : les avortements clandestins sont devenus monnaie courante dans la Grande île. Or, l’avortement clandestin est très dangereux pour les femmes (qui risquent leur vie) et c’est devenu tellement courant que cela devient un fait alarmant pour les autorités (en terme de santé publique).

dépénalisation de l'avortement à Madagascar
Des solutions doivent être trouvées pour dépénaliser ou tout simplement atténuer l’avortement à Madagascar.
cc: Pixabay

Selon une étude menée dans des cliniques hospitalières publiques de la capitale (Antananarivo), 75 000 avortements clandestins sont pratiqués chaque année dans la Grande île. Sur ces 75 000 avortements, près de 575 décès sont enregistrés. Ces chiffres sont sous-estimés, car il s’agit des cas enregistrés auprès des hôpitaux que des femmes ont rejoints après avoir été victimes de complications suite à un avortement non sécurisé (1). En réalité, le nombre de décès dû aux avortements clandestins est bien plus important. D’ailleurs, toujours selon cette étude, 7,69% des décès maternels sont dus à des avortements non sécurisés dans la Grande île.

Des études de l’Institut national de santé publique et communautaire (INSPC) en 2013 intitulé « Interruption volontaire des grossesses clandestines » ont aussi démontré que 53,5% des jeunes femmes entre 15 et 24 ans en milieu urbain avaient fait au moins un avortement pour l’année 2007, à Madagascar.

« Cela n’est pas un cas particulier : environ 50% des femmes dans l’âge de la quarantaine ont déclaré avoir eu recours au moins une fois à l’avortement avant l’âge de 25 ans », lit-on dans la presse locale malagasy.

La majorité des femmes qui ont avorté n’ont pas eu recours à des méthodes contraceptives lors du rapport sexuel, elles ont choisi d’avorter essentiellement à cause des contraintes sociales et psychologiques qu’elles rencontrent : peur du regard de la société, menaces de la part de sa famille ou de celle du père de l’enfant, menaces directes de la part du père de l’enfant, contraintes religieuses, peur d’un avenir incertain… bref, pour ces femmes, le contexte dans lequel elles se trouvent à ce moment là les poussent à avorter.

Depuis plus d’un an maintenant, les cas d’avortement non réussis se multiplient à Madagascar. Plus la pratique de l’avortement est interdit dans la Grande île, plus celui-ci se fait incognito. Quand ce n’est pas un médecin – pas forcément un spécialiste – qui le fait, c’est la femme elle-même qui se cure l’utérus – oui, c’est arrivé ! Une femme malagasy s’est curée son utérus avec des aiguilles à tricoter… cette pratique peut paraître étonnante, mais elle se retrouve ailleurs, dans les pays où l’avortement est interdit.

Face à cette terrible réalité, des associations et plateformes, notamment féministes, appellent ainsi à la légalisation et à l’autorisation de l’avortement. Mais cette possibilité secoue la société, la religion et la culture malagasy.

Problématiques sociétales, culturelles et religieuses

dépénalisation de l'avortement à Madagascar
Les mères de famille ont haussé le ton lors de la conférence-débat qui a eu lieu à la Librairie Mille Feuilles Behoririka, hier.
cc: Tiasy (pour Book News Madagascar)

L’avortement est très risqué car la loi est sévère : quelle que soit la raison de l’avortement (qui peut aussi faire suite à un viol ou à un inceste), il est passible de sanction sévère pour la femme, pour le médecin et pour tout autre personne, ayant contribué de près ou de loin à cette action. La loi exige une peine, allant de 6 mois à 10 ans de prison, suivant la responsabilité des concernés, et une amende de 360 000 à 21 600 000 Ariary.

Face à une possible dépénalisation de l’avortement à Madagascar, la société malagasy confirme son rôle accusateur et hypocrite. Comme l’a expliqué Mbolatiana Raveloarimisa, activiste des droits humains, lors de son intervention à la Librairie Mille Feuilles Behoririka à l’occasion d’une conférence-débat sur l’avortement : la communauté malagasy aime faire porter le chapeau aux autres.

Une femme qui a avorté sera automatiquement qualifiée de « meurtrière » dans la Grande île, c’est l’état d’esprit de beaucoup de gens ici, d’autant plus que la législation malagasy soutient cette logique religieuse. La société malagasy est une société hypocrite. Elle se cache derrière la religion et la loi plutôt que de regarder la réalité en face. Pourtant la société est l’auteure de nombreux méfaits qui sont tout aussi punissables que l’avortement  : le viol, l’adultère – tellement mais tellement courant ! –  Comment les femmes peuvent-elles s’y retrouver ? Malheureusement, les sanctions sont plus théoriques que pratiques à Madagascar et, dans les faits, les condamnations sont presque inexistantes.

Certains individus avancent la théorie selon laquelle « l’avortement ne fait pas partie de la culture malagasy », et pourtant, selon un anthropologue, « l’avortement a été pratiqué à Madagascar bien avant que l’on ne sache même que cela s’appelait « avortement ». Tout comme aujourd’hui, à l’époque des femmes avortaient incognito, avec l’aide d’une tierce personne ». Cela a toujours existé, dans toutes les sociétés et depuis toujours. La dépénalisation de l’avortement est en général le résultat d’un long processus, d’une prise de conscience au sein d’une société. Et le dépénaliser ne signifie pas le banaliser, parce-que l’avortement restera toujours un acte douloureux pour les femmes, tant au niveau physique que psychologique. Il s’agira toujours pour les femmes de faire le maximum pour éviter à avoir à vivre un avortement. Mais au moins, lorsqu’il sera encadré, il pourra se faire dans des conditions médicalisées et donc sans risque de perdre la vie. Aussi, pour l’éviter le plus possible, les autorités n’ont pas d’autre choix que d’éduquer les femmes (et les hommes !). Eduquer et toujours éduquer, à la procréation mais aussi aux méthodes contraceptives pour éviter l’avortement clandestin.

une possible dépénalisation de l’avortement à Madagascar
Le foetus est un être vivant à part entière.
cc: Pixabay

Il faut savoir que la religion joue un grand rôle dans la possibilité de dépénaliser ou non l’avortement à Madagascar. Selon un docteur ayant travaillé de près avec le ministère de la Population au cours des dernières décennies, à un moment, un projet de dépénalisation de l’avortement avait été lancé par le Gouvernement malagasy de l’époque. Toutefois, les catholiques et plusieurs membres du gouvernement s’y sont fermement opposés.

« Ce qui a eu pour effet l’impossibilité de ratifier une Convention relative aux Droits de la femme », a rapporté la source anonyme.

D’autre part, sur le plan médical, le Code de déontologie médicale autorise l’avortement dit « thérapeutique » (interruption volontaire de grossesse pour motif médical), mais sur le plan législatif, celui-ci est strictement prohibé. Il y a donc pour les médecins une contradiction entre la déontologie médicale et la loi.

Des solutions à proposer

D’après Olivia Rajerison, juriste, la loi interdisant l’avortement doit être revue.

« La loi doit coller aux réalités qui existent dans le pays », a-t-elle souligné hier, à Behoririka.

Une loi qui ne colle plus aux réalités de la société n’en est plus une. Quand la société évolue, la loi doit accompagner cette évolution, sinon, la loi n’est plus adéquate aux réalités, elle n’a donc plus aucun sens. Est-ce que les autorités concernées sont conscientes de cela ?

Des solutions peuvent être proposées pour dépénaliser ou tout simplement atténuer l’avortement à Madagascar : plaidoyer, mouvement de manifestation pacifique, sensibilisation des jeunes filles, jeunes femmes et femmes, renforcement et application des sanctions pour les crimes et délits portant atteinte à la vie, mais aussi une meilleure éducation et une responsabilisation de tout un chacun (femmes ET hommes). Dans cette responsabilisation, il ne faut pas oublier les hommes, qu’ils soient des hommes politiques, des hommes d’églises, des hommes de bureaux ou du monde du business, ou de simples hommes qui vivent dans la société et donc en compagnie des femmes ! Car les hommes ont aussi une responsabilité dans la procréation et donc dans la contraception si un enfant ne peut être accueilli dans de bonnes conditions.

(1)avortement non sécurisé: un avortement effectué dans un milieu non spécialisé à cet acte: maison familiale, dans le cabinet d’un médecin généraliste, dans le cabinet d’un dentiste…, et réalisé avec des matériels non spécialisés


En quête d’inspiration, je rencontre Maitsoan’ala Vaky Sôva à Madagascar

Cinq jeunes hommes chantonnant du « sôva »(1) à tue-tête en plein milieu du jardin d’Antaninarenina, voilà ce qui m’a inspiré de bon matin. Ça change un peu de toutes ces émotions négatives qui me submergent en ce début d’année.

Maitsoan’ala Vaky Sôva

C’était un jeudi matin. La chaleur de l’été était étouffante et les embouteillages étaient intenses à Antananarivo. Je venais de sortir d’un hôtel quatre étoiles à Antaninarenina, un quartier de la capitale, après avoir découvert une salle vide où seuls quelques journalistes discutaient encore, au milieu de serveurs qui collectaient les derniers verres vides. J’avais raté la conférence de presse !

Je ressortais, assez embêtée et surtout déçue par les aléas de la vie, quand j’entendis un écho de chansonnette venant de l’autre bout de la rue, du côté du jardin d’Antaninarenina. Je traversai. J’aperçus cinq jeunes hommes en « malabary »(2) bleu et pantalon, dont un avec un « amponga »(3), un autre avec une « gitara kabôsy »(4) et un dernier avec un « korintsana »(5). Je vous présente le groupe Maitsoan’ala Vaky Sôva. Ils étaient cinq : cinq hommes en train d’interpréter à tue-tête un morceau assez singulier – que personne n’avait encore entendu, j’imagine, car c’était un de ces groupes de rue qui collectent de l’argent en chantant devant les arrêts-bus, « tohatoha-bato »(6) et autres lieux de la ville.

Cheveux longs pour certains, en rasta pour d’autres, les chanteurs évoquaient d’une simplicité sans pareille, mélangée à cette personnalité que l’on retrouve chez les petites gens des quartiers populaires de la capitale.

Maitsoan'ala vaky sôva
Maitsoan’ala Vaky Sôva. Désolée pour la mauvaise qualité de la photo, mauvais appareil…
cc: Tiasy

Avec un timing et une harmonie parfaite entre le chanteur et les choristes, les cinq hommes démontraient clairement qu’ils avaient le rythme dans la peau. Sans le moindre moyen de sonorisation, les voix et les instruments de nos musiciens étaient pourtant tout à fait audibles.

Une foule monstre était rassemblée devant le jardin d’Antaninarenina, attentive à la musique et aux paroles que ces hommes semblaient rapporter avec une détermination et un charisme que je n’aurai su nommer. C’était la première fois que je voyais autant de monde rassemblé devant un groupe de rue. Une foule cosmopolite d’ailleurs, mélangeant « Vazaha »(7) et « gasy »(8). Le public était ensorcelé par les chansons de Maitsoan’ala.

Maitsoan'ala vaky sôva
Le « tohatoha-bato » ou escalier d’Antaninarenina, un monument historique d’Antananarivo.
cc: madascope.com

Un brin d’espoir dans la pauvreté

Les chansons de Maitsoan’ala, mélangeant le genre reggae du bon vieux Bob Marley au genre traditionnel malagasy, le « sôva », parlaient de la vie du Malagasy dans son ensemble. Pauvreté, religion, amour de la patrie, corruption, magouilles politiques, tout y était dénoncé. Des chansons écrites et composées par les membres du groupe même, et pourtant incroyablement bien argumentés. Cela faisait un bail que je n’avais pas entendu des paroles de chansons aussi explicites et pertinentes, en parlant de chansons malagasy. Les artistes malagasy d’aujourd’hui ne trouvant rien d’autres à chantonner que cœur brisé, « chéri je t’aime » et « roule, ma poule ! »

Leurs textes incitaient les Malagasy à se protéger, à se battre contre l’injustice, à reprendre les rênes dans un pays ou le « gaboraraka »(9) faisait la loi.

En les écoutant, on sentait émerger en nous un sentiment de culpabilité, de mélancolie mais aussi de joie et d’espoir. De la culpabilité, parce que ces hommes étaient sûrement des pères de famille, des frères et des oncles, qui, suite aux aléas de la vie, se sont retrouvés au chômage et ont décidé de chanter dans les rues pour survivre. Et ils assumaient tellement bien leur rôle. Mieux, ils éduquaient leurs concitoyens en leur dédiant des chansons à texte qui incitent à la prise de conscience. De la mélancolie parce que vous ne pouvez rester de marbre devant leur simplicité à fleur de peau, avec leurs « kapa scoubidous » (10)  et leur sac-à-dos à la fermeture abîmée. De la joie parce et de l’espoir parce que vous vous sentez quand même plus optimiste en voyant que des citoyens malagasy osent encore hausser la voix et mener une lutte pacifique. De plus, ce sont des citoyens qui n’ont pas honte d’eux-mêmes et qui osent s’affirmer en toute honnêteté et transparence.

Je ne peux que tirer mon chapeau pour ces hommes aux talents extraordinaires et aux qualités exemplaires. Ils ont illuminé ma journée, et celle de beaucoup d’autres Malagasy !

 

(1) « sôva » : sorte de poésie traditionnelle de la tribu « Tsimihety » (celui qui ne se coupe  pas les cheveux) localisée dans le Nord-Ouest de Madagascar
(2)  « malabary » : vêtement malagasy traditionnel, destiné aux hommes ou tenue malagasy traditionnelle masculine principalement vêtue par les petits garçons lors de leur circoncision
(3) « amponga » : dénomination du tambour malagasy
(4) « gitara kabôsy » : dénomination de la guitare malagasy
(5) « korintsana » : dénomination d’un instrument traditionnel malagasy, sorte de grelot
(6) : « tohatoha-bato » : escalier en pierres
(7) : « Vazaha » : dénomination des étrangers à Madagascar
(8) : « gasy » : abréviation pour « malagasy »
(9) : « gaboraraka » : mot malagasy regroupant la débandade, le manque de savoir-vivre et le manque de discipline
(10) : « kapa scoubidous » : les sandales ou « kapa » sont fabriqués principalement en plastiques ou « scoubidous » à Madagascar


Une vie passée à se moucher

Il était une heure du matin. L’heure des allergies pour moi ! L’heure de me moucher, comme d’habitude, depuis presque un quart de siècle maintenant. Et oui, en cette fin d’année, alors que tout le monde est impatient d’accueillir la nouvelle année à Madagascar et ailleurs, je n’ai rien trouvé de mieux à écrire : les 22 années que j’ai passé à éternuer et à me moucher.

Je ne peux pas vivre sans me moucher

Je ne peux pas vivre sans me moucher ! Oui, c’est vrai. Ceci n’est pas une blague. Je suis une de ces personnes qui doit obligatoirement se promener avec un mouchoir dans son sac, et pas un mouchoir à jeter hein ! Ça ne suffirait pas du tout. Un vrai mouchoir en tissu, comme dans les films, autrement je risque de me salir tout le visage avec ma propre… Beurk ! Ok, on arrête ! Vous avez sûrement compris !

moucher
Un mouchoir à jeter ne me suffit pas. Il faut un vrai mouchoir en tissu.
cc: Pixabay

Bref, c’est une vraie torture. D’ailleurs, je suis tellement « addict » au mouchoir que si j’oublie d’en mettre un dans mon sac en sortant, je me sens mal. Oui, c’est comme oublier ses écouteurs (la génération Y a compris !). C’est comme sortir de la maison sans slip ou sans caleçon…

Se moucher : l’histoire de toute une vie

Dès ma plus tendre enfance, j’ai été une habituée du mouchoir. Quand j’étais bébé, j’avais déjà le nez bouché au quotidien. Je n’arrêtais pas d’éternuer dans mon berceau, notamment la nuit. Ma mère passait son temps à m’essuyer le nez… En préscolaire, ma mère vérifiait toujours que j’avais un mouchoir dans mon sac-à-dos. En primaire, je me mouchais environ une dizaine de fois rien que dans la matinée. Lors des examens où l’on devait déposer nos cartables sur l’estrade ou dans une salle commune, je devais m’assurer d’avoir pris mon mouchoir avec moi. Au collège, beaucoup d’élèves me détestaient parce que, d’après eux, j’avais trop de microbes… Fallait pas trop pousser non plus ! J’avais autant de microbes qu’un être humain normal !

Au lycée, je ne me mouchais plus autant qu’avant mais il arrivait que j’aie la grippe pendant plusieurs semaines , avec le nez bouché… Et croyez-moi, ce n’était pas beau à voir. J’avais le nez tout rouge et même quelques cicatrices sur le bout. J’étais triste tellement j’adorais mon nez ! C’est une des parties de mon corps que j’aime le plus. (Oui, on peut aimer des parties de notre corps, ce n’est pas un péché !)

moucher
« Il m’arrivait d’avoir la grippe pendant plusieurs semaines et d’avoir le nez bouché. »
cc: Pixabay

A l’université, grâce à divers traitements, la fréquence de mes éternuements et de mon nez bouché a diminué. Toutefois, je ne manquais pas d’emmener un mouchoir, au cas où… C’est devenu un véritable réflexe d’emmener un mouchoir et de se moucher à chaque petit incident nasal.

Mais le pire, c’est quand je pars en voyage. Que ce soit pour me déplacer à juste 100 kilomètres – j’habite à Antananarivo – ou pour partir à l’autre bout du monde – comme quand j’étais partie aux US – le besoin de se moucher chez moi demeure toujours le même. Dès que la température ou le climat diffère de mon habitat naturel, je suis automatiquement sujette au nez bouché et aux éternuements.

Je me souviens, dans l’avion, celui-ci ayant pris de l’altitude, c’était reparti ! « Atchoum ! », fis-je, à plusieurs milliers de pieds de la terre ferme… Et pourtant, j’avais pris mes médicaments avant le décollage.  J’étais incroyablement « vénère » d’ailleurs à ce moment précis.

Les origines de mon addiction au mouchoir

Certains d’entre vous se demandent sûrement pourquoi je suis sujette à ce genre de problème nasal. Je suis, depuis ma naissance, une personne particulièrement fragile. A part d’autres problèmes médicaux tout aussi déprimants, je suis depuis toujours allergique à toute sorte de choses : poussière, pollen, poils, parfum, fumées… En résumé, tout ce que je peux respirer est toxique pour moi ! (Je suis maudite !) Je suis aussi sensible au froid et à toute baisse de température, à la pluie, au tonnerre, à l’éclair,

moucher
Je vis en permanence avec un mouchoir et un spray nasal.
cc: Pixabay

En première année d’université, après une grande crise de nez bouché pendant des mois, mélangé à des migraines et parfois même à des vomissements, on a diagnostiqué que j’avais une sinusite et une rhinite allergique… Ce que je savais depuis longtemps déjà, à force de surfer sur Doctissimo. Lol.

Bref, comment je vis ? Eh bien comme tout le monde, mais avec un mouchoir en permanence dans mon sac, et, depuis quelques temps un spray nasal. C’est sur cette conclusion touchante sur mon mode de vie que je vous souhaite à tous une très belle fin d’année 2017 et une incroyable nouvelle année 2018 !


Chez les Malagasy, le « Miandry fa gasy » devient une culture autodestructrice

A Madagascar, l’excuse que l’on donne aux personnes qui attendent, c’est le fameux « Miandry fa gasy« . Entre politesse, patience et non-respect, le  « Miandry fa gasy » chavire vers une culture autodestructrice.

« Miandry fa gasy »: la queue de l’autodestruction

« Miandry fa gasy » ou « On attend parce qu’on est gasy« . C’est l’excuse que tout le monde utilise à Madagascar pour justifier une attente. Mais pire qu’une simple excuse, c’est devenu une véritable culture. Une culture née à l’époque coloniale, car les Malagasy devaient faire la queue derrière les Vazaha, pour quelque raison que ce fut : pour la confection de papiers administratifs, chez le docteur, et même au petit coin… Les Malagasy étaient considérés comme les derniers de la liste, si l’on peut dire ça comme cela, sur leur propre terre. Aujourd’hui, cette coutume n’a pas changé. Sauf que ce sont des Malagasy qui font la queue derrière d’autres Malagasy. Eh non, ce n’est pas une queue normale! C’est une queue discriminatoire où les Malagasy « plus fortunés » peuvent passer devant. Et par « plus fortunés » on signifie surtout des gens au pouvoir, ou des gens qui, sans gêne, pratiquent la corruption.

« Tout le monde faisait la queue pour la Carte d’identité nationale (CIN) depuis des heures, quand une femme est arrivée et est passée en tête de file, sans la moindre gêne. Elle est ensuite entrée dans le bureau du responsable et je n’ai pu m’empêcher d’aller y jeter un coup d’oeil. Elle donnait un billet de 10 000 Ariary au responsable, alors que le montant pour la confection de la CIN est légalement de 5 000 Ariary« , a témoigné Josie, une jeune fille de 18 ans.

Voici une approche plus anthropologique de cet exemple. La jeune femme qui a dépassé la file se donnait le droit de faire attendre les « gasy » parce qu’elle était en position de force. La possession d’une somme d’argent plus élevée par cette femme ne justifie en aucun cas son acte, mais elle parait logique pour la société malagasy, malheureusement. Le fait le plus triste, aberrant et révoltant se situe dans le fait que les gens l’aient excusé parce qu’elle avait de l’argent, et donc du pouvoir, et que les autres « attendaient parce qu’ils étaient gasy ». Comme si la femme était moins gasy que les autres, ou les autres sont-ils plus gasy qu’elle? Le pire, c’est que personne ne réclame jamais quoi que ce soit dans ces circonstances. Cette culture de l’attente parce qu’on est moins prioritaire est tellement ancré dans les esprits qu’elle devient l’excuse bidon que tout le monde utilise, l’outil de discrimination et d’abus de pouvoir, l’outil d’une destruction initiée elle-même par un peuple qui fait exprès de se minimiser au lieu de prendre conscience des balises qui freinent la société. Et ce « Miandry fa gasy » en est un.

Miandry fa gasy
La file d’attente et la culture du « Miandry fa gasy » sont inséparables.
cc: Pixabay

J’ai récemment lu un débat sur un forum malagasy à propos des manies qu’ont certains responsables auprès des bureaux, publics comme privés. Ils font toujours attendre leur subordonné, client ou autre visiteur au sein de leur entreprise. Mais attention! Cela n’arrive qu’aux Malagasy!

Le fameux « Miandry fa gasy » dans les entreprises

S’il y a bien un fait fréquent dans les entreprises de la Grande île, c’est sûrement les attentes interminables que doivent subir les subordonnés, certains clients moins valeureux – oui, c’est exactement ça: moins valeureux! – et certaines personnes qui doivent passer un entretien d’embauche. Car il y a beaucoup à dire autour des entretiens d’embauche. J’ai déjà écrit sur les entretiens d’embauche qui tournent à l’arnaque dans un ancien billet, mais là je veux surtout parler de l’attente. Le « fiandrasana« , en malagasy. Oui, parce que pour un malagasy, un entretien d’embauche, c’est se préparer à attendre au moins quinze minutes après l’heure annoncée avant que le responsable de l’entretien ne daigne pointer son nom, et ça c’est vraiment dans le meilleur des cas. Durant ces quinze minutes d’attente, rarement quelqu’un vient vous prévenir du retard de Monsieur ou de Madame. Si quelqu’un vous annonce leur retard, parfois cela s’ensuit d’un « Miandry fa gasy e! » (1). D’ailleurs, le plus souvent, Monsieur ou Madame ne vient qu’une ou deux heures après… Oui, « Miandry fa gasy » ! Dans certains cas, si vous êtes incroyablement malchanceux ou malchanceuse, la personne ne vient qu’après six heures d’attente, comme j’ai pu le lire sur le débat au sein du groupe sur Internet. Et dans le pire des cas, on vous annonce que la personne est finalement indisponible et qu’on vous rappellera, ou que vous devez revenir le lendemain. Et toutes les excuses que les gens ont pu donner dans ces cas-là, c’est le « Miandry fa gasy« . Un entretien d’embauche est important, en effet, mais une attente de six heures, sans motif, sans mise au courant du travailleur, c’est du non-respect. C’est même jouer avec les nerfs de la personne. Il faut pourtant signaler que cette manie est loin d’être bonne et bénéfique. La première appréciation que la personne se fera du responsable de son entreprise sera son manque de ponctualité. Cette vision affectera également l’entreprise, comme l’a expliqué le Washington Post dans leur article What really drives you crazy about waiting in line (it actually isn’t the wait at all)” (2).

"Miandry fa gasy"
« Une personne passe un à deux ans de sa vie dans les files d’attente ».
cc: Pixabay

De plus, cela nuit à l’économie du pays. Une personne passe un an à deux ans de sa vie à attendre dans les queues, a affirmé Richard Larson, un professeur américain qui étudie la « Théorie de la queue ». Et si on prend en compte l’attente interminable lors des entretiens d’embauche à Madagascar, on passe surement bien plus que deux ans dans les queues au final ! Ma supposition après des cas recensés dans la Capitale.

Le stress lié au « Miandry fa gasy »

Un état de stress est aussi créé par l’attente et notre chère philosophie du « Miandry fa gasy ». Ce stress conduit à une torture psychologique, un véritable désespoir, mélangé à une incertitude inqualifiable pour les individus en quête d’emploi.  Car il faut attendre le Monsieur ou la Madame, mais il se peut aussi qu’il ou elle ne vienne pas, ou qu’il ou elle nous fasse revenir demain. Et cette supposition peut entraîner des troubles dans l’esprit car cela fera inévitablement penser que l’on a perdu du temps aujourd’hui, demain, et peut-être encore après-demain…  D’après les recherches de Behavioural Design, ce stress est normal. Si en plus une personne vient aussi à dépasser les queues, comme c’est le cas à Madagascar, ce stress et ce sentiment de désespoir sont des sentiments encore plus légitimes. Le plus triste, c’est que les pertes de temps dans les files d’attente sont provoquées, la plupart du temps, par les Malagasy eux-mêmes. Par la mauvaise foi, par l’envie de vouloir faire attendre, l’envie de tester les limites de tout un chacun…

 

(1) « Miandry fa gasy e! » : signifie la même chose que « Miandry fa gasy », le « e » désigne l’amplification de ce que l’on veut exprimer
(2)What really drives you crazy about waiting in line (it actually isn’t the wait at all)”:
signifie « Ce qui te rend vraiment fou quand tu attends dans une file d’attente (en fait, il ne s’agit pas du tout de l’attente)


A Madagascar, de jeunes africaines invitent les femmes à se rebeller

Sept jeunes femmes africaines, malagasy, ont tenu une conférence à l’American Center Tanjombato, vendredi dernier.  Leur conseil commun: « Vivez votre passion jusqu’au bout, et n’acceptez aucune injustice! »

Sept jeunes femmes malagasy prennent la parole pour une rébellion positive 


femmes
Larissa, Christina, Claudia, Tiasy (moi-même), Josie, Antsa et Monica, étions les sept femmes de l’évènement « African Women Making History », à l’American Center Tanjombato.  cc: Antsa

Se rebeller n’est pas toujours mauvais. Non. Ce qui est négatif, c’est la connotation que l’on y a mis pour que toute personne tentant de se rebeller culpabilise, se sente mal dans sa peau et perde de vue son objectif. Une rébellion peut être positive, car elle peut être faite pour la bonne cause, et l’Histoire l’a prouvé plus d’une fois ! Sur les pas des grandes femmes noires de l’Histoire, sept jeunes femmes malagasy ont ainsi décidé de créer l’événement « African Women Making History » ou « Femmes africaines écrivant l’Histoire« .  L’événement s’est déroulé sous la forme d’une conférence-débat, il a eu lieu vendredi dernier à l’American Center Tanjombato, sept jeunes femmes ont fait des discours et des « motivational talks » sur des thèmes communs, qui touchent tous à la liberté d’être soi : la passion, l’inspiration, le but d’une vie ; mais aussi : le rejet et le manque de soutien de la part de certains de leurs aînés et de leurs proches face à leurs envies et leurs motivations.

« Mes parents n’ont jamais apprécié que je sois passionnée de sciences. Très conservateurs, ils me voyaient mal dans une blouse blanche dans un laboratoire, me disant que ça ne rapportait pas à Mada. Mais j’étais décidée à poursuivre mes études supérieures en mathématiques, malgré tout« , a témoigné Larissa.

De même, après avoir été persécutée maintes fois depuis son enfance par ses parents et ses proches à cause de ses cheveux frisés et qui refusaient tout coup de peigne, Antsa a décidé de s’assumer en tant que « curly hair » et de ne plus s’obliger à lisser ses cheveux.

« Quand tu t’assumes, tu commences à t’apprécier toi-même et à identifier tes potentiels », a-t-elle affirmé.

Ces petites persécutions du quotidien tournant autour de sujets tels que la filière choisie pour les études ou l’aspect physique (comme la nature des cheveux par exemple) sont à prendre au sérieux, car elles peuvent plus tard dériver en un vrai mal être et en de grandes injustices.

femmes
Les jeunes femmes africaines étaient à l’honneur, vendredi, à l’American Center.
cc: Christina

 

Sensibilisation des jeunes et des femmes

Plus grave encore, chaque jour des milliers de femmes sont victimes de harcèlement sexuel, de viol, ou sont battues par leurs maris… Face à ces persécutions, Mónica, Mónica, Claudia, Christina, Antsa, Larissa, Josie, et moi-même, Tiasy, nous souhaitons parler sensibiliser la société à ces phénomènes et pour les combattre. Il s’agit surtout d’une sensibilisation pour les jeunes, et notamment pour les jeunes femmes malagasy, trop souvent maltraitées et minimisées au sein de la société. Dès leur enfance, l’entourage pose sur les jeunes filles des stéréotypes : la bonne fille « posey »(1) qui se mariera et deviendra femme au foyer, ou tout au moins qui exercera une profession stable, avec une vie sédentaire. Mais les femmes ne servent pas qu’à enfanter et faire le ménage ! Elles ne méritent pas d’être moins rémunérées que les hommes au travail. De même pourquoi accepte-t-on que les femmes soient battues voire violées ?

Nous, représentantes de la gente féminine, nous réclamons une meilleure considération de la part de la société et de nos aînés envers les femmes et les jeunes, entrepreneur(e)s ou pas, africaines ou pas. Les femmes, comme les hommes, peuvent faire de grandes choses et mener de grands combats, il est temps que la société accepte cette idée ! Toute femme est destinée à un grand avenir, à moins qu’on ne la décourage à croire en elle…  Les femmes et les jeunes aussi peuvent être passionnées et devenir un atout pour le développement d’un pays. C’est le thème qu’a abordé Book News dans un article sur le même sujet, et c’est aussi un sujet qui a été abordé par de nombreux entrepreneurs durant la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat, la semaine dernière. En toute logique, l’événement « African Women Making History » a coïncidé avec la fermeture de cette semaine mondiale.

femmes
Les femmes sont l’incarnation de la vie, la source de la création.
cc: Pixabay

De nombreux jeunes et femmes dans d’autres continents (autres que l’Afrique) font également face au manque de soutien, au manque de considération, à la discrimination, au racisme, à l’oppression, à la violence et bien d’autres injustices encore… Il est temps de se rebeller, de hausser le ton pour se faire entendre et de réclamer des droits, comme l’ont fait les grandes femmes de l’Histoire: Oprah Winfrey, Marie Curie, JoanneRowling…  Qu’on ne le veuille ou non, les femmes  représentent la moitié de l’humanité et elle sont indispensables à la vie humaine. Comme l’a dit Pierre Reverdy, “pour les femmes, le meilleur argument que l’on puisse invoquer en leur faveur, c’est qu’on ne peut s’en passer.

 

(1) »posey »: terme signifiant calme, tranquille, serein


A Madagascar, la réincarnation de Michael Jackson provoque une vague de nostalgie

Michael Jackson s’est réincarné à Madagascar, plus précisément à Analakely, Antananarivo, samedi dernier. Le jeune Mandresy, membre du groupe The Jackson Boys Mada, a provoqué une vague de nostalgie en interprétant un live presque identique à ceux vus dans Dangerous World Tour et Bad World Tour.

Mandresy. C’est le nom du jeune homme que je qualifierai de « réincarnation » de Michael Jackson. Membre et fondateur du groupe The Jackson Boys Mada, un groupe d’interprétation scénique qui reprend les chorégraphies et live de Michael Jackson, Mandresy a provoqué une vague de nostalgie chez de nombreux fans malagasy venus voir le concert ayant pour thème « Hommage à Michael Jackson », samedi dernier, au Tranompokonolona Analakely.

« Même si je n’ai jamais eu la chance de voir Michael Jackson pour de vrai en concert, je peux à peu près comprendre ce que ces gens qui regardaient ses concerts ressentaient. Et tout d’un coup, j’ai du mal à réaliser qu’il est décédé », a témoigné Maeva, une jeune fan de 16 ans, à sa sortie de la salle de spectacles.

« J’ai vraiment pris du plaisir à regarder le show. C’était extraordinaire ! Ils sont vraiment doués. C’était comme si Michael Jackson s’était réincarné », a également affirmé Elodie, une fanatique.

S’étant surpassé, le jeune homme et son groupe ont interprété des chorégraphies copies conformes aux originales, avec des mises en scène inimaginables comme c’était le cas lors de l’interprétation du tube-culte « Thriller ». Des tenues exactement comme celles que le King Of Pop portaient lors de ses concerts lors des Dangerous World Tour, Bad World Tour, ou encore dans ses clips « Bad », « Beat it », « Smooth Criminal », etc. Il y a même eu des interprétations de chansons : « Billie Jean » et « Human Nature ».

réincarnation de michael jackson jackson boys mada
Les Jackson Boys se sont surpassés, samedi, au Tranompokonolona Analakely.
cc: Mandresy
Interprétation des Jackson Boys sur Smooth Criminal.
cc: Tiasy

C’est comme si on regardait un vrai live du chanteur décédé – bien que je n’en ai jamais vu en direct mais seulement à la télévision ! Le public, à la fois composé de jeunes et d’adultes, a littéralement été en transe, notamment durant l’interprétation de « Thriller » où des zombies apparaissaient de partout sur scène après le troisième couplet. Celui-ci a d’ailleurs été repris une deuxième fois suite à la demande du public, et cette deuxième interprétation a vu la montée de petits garçons fans de Michael Jackson sur scène ! Ils ont fait du « moonwalk », à la grande surprise des spectateurs qui, ébahis pendant trois secondes, ont ensuite crié et applaudi.

Hommage et remerciements

réincarnation Micahel Jackson
Michael Jackson, the King Of Pop. cc: Pixabay

Etant moi-même une grande fan du chanteur, j’ai été fortement surprise et impressionnée par l’interprétation des Jackson Boys. C’était comme un retour de plusieurs années en arrière. Toute une vie à écouter et à regarder les clips cultes « Remember the time », « Man in the mirror », « You are not alone »… J’avais même un cahier de chant spécial MJ que j’avais créé avec amour, si bien que les paroles de chaque chanson étaient écrites par ordre alphabétique. Je me souviens aussi du 25 juin 2009, jour de la mort du chanteur, et également veille de la fête de l’Indépendance dans mon pays. J’ai écouté du Michael Jackson en boucle pendant plus d’un mois, revu et découvert d’autres live. C’est grâce à ses chansons que j’ai aimé et appris l’anglais, car oui, on nous apprenait l’anglais à l’école, mais cela ne suffisait pas. Et actuellement, je suis totalement trilingue en grande partie grâce à la musique du King Of Pop. C’est aussi grâce à des chansons telles que « Man in the mirror » ou encore « Heal the world », « Earth song » et « We are the world » que je suis consciente des problèmes de mon pays et des combats qu’il faut mener par rapport à tous ces problèmes. J’ai pris conscience que le changement ne commençait que par moi et que si je voulais vraiment apporter un changement, je devais d’abord changer certains traits de ma personnalité. J’ai aussi appris à aimer le théâtre, la guitare et la guitare basse, grâce aux scénarios de clip de Michael Jackson et grâce à ses arrangements musicaux hors du commun.

Grand vide

réincarnation Michael Jackson
Hommage des américains à Michael Jackson. Etoile de Michael Jackson sur l’Hollywood Boulevard. cc: Pixabay

Aujourd’hui, j’écoute encore « Another part of me » et « Say say say » dans le bus, quand je vais au travail. La paix que ces chansons procurent est indescriptible. Michael Jackson a laissé un héritage musical et culturel incommensurable dans la vie de nombreux individus. Sûrement, moins de 10% des malagasy – et peut-être moins de 2/3 des humains vivant sur cette Terre, lol – connaissent vraiment cet héritage. D’où ce grand vide culturel dans la musique de par le monde actuellement, avec des paroles incompréhensibles et répétitives, des clips musicaux sans la moindre touche artistique. Et oui je ne mâche pas mes mots… Il faut que quelqu’un dise haut ce que tout le monde pense tout bas, ou au moins, ce que la majorité des gens qui réfléchissent pensent tout bas. Des musiciens essaient de remettre cette culture de l’art musical, eux aussi influencés par les grands chanteurs tels que MJ, PrinceElvis PresleyJames Brown… Toutefois, le vide actuel est loin d’être comblé. Les élites musicales disparaissent petit-à-petit. C’est triste.